« Pourquoi on ne devrait fêter la femme qu’une seule fois par an ? ». Si chaque année en ce jour du 8 mars vous faites partie de celles qui se font cette même réflexion voici quelques éléments, qui répondront peut-être enfin à cette question qui n’est pas si anodine.
Tout d’abord, et à mon sens, il est important de ne pas confondre « fête de » et « journée de ». Bien que subtile, il existe tout de même une différence entre les deux. Une fête célèbre un évènement avec cette notion de date « anniversaire » tandis qu’une « journée » commémore un évènement, il est question d’un devoir de mémoire.
De plus, le 8 mars est bien la journée DES femmes, et non de la femme. Là encore, il y a une différence peut être mince pour certains, mais tout de même importante à souligner. On se la joue un peu tatillon mais ça a son importance, l’importance de considérer toutes les femmes, avec leurs différences bien qu’aillant toutes les mêmes droits que LES hommes. Il n’est pas question en ce jour de célébrer un idéal féminin à atteindre, mais bien de se rappeler les discriminations auxquelles les femmes ont dû et doivent encore faire face.
Pourquoi UNE journée pour les femmes ?
La première proposition officielle viendrait de Clara Zetkin, une enseignante, journaliste et femme politique allemande qui luttait déjà au début du 20ème siècle pour réclamer le droit de vote pour les femmes et l’égalité des sexes. En Aout 1910 elle propose lors de la conférence internationale des femmes socialistes d’instaurer la journée des droits des femmes. La première date sera fixée au 19 mars 1911 « et sera une journée de manifestation annuelle afin de militer pour le droit de vote, l’égalité entre les sexes, et le socialisme. » (Source RFI)
Le 8 mars 1977 l’Organisation des Nations Unies institutionnalisera à l’internationale cette date, et ne sera officialisée en France qu’en 1982.
Il est PRIMORDIAL de se rappeler que les femmes ont mené un combat social sans précédent en Europe et en Amérique durant des décennies, pour qu’enfin leur place en tant que citoyenne à part entière dans une société jusqu’alors patriarcale soit reconnue. Les femmes se sont battues afin qu’enfin nous puissions acquérir des droits fondamentaux, au même titre que les hommes. En effet, c’est au début du siècle précédent que d’importantes manifestations ont vu le jour pour réclamer le droit de vote pour les femmes et l’égalité des sexes. Malgré quelques exceptions, ce n’est qu’à partir du 20ème siècle que les femmes ont commencé à obtenir le droit de vote à travers le monde. En effet, ce droit leur sera accordé en 1919 aux Usa, au Pays-Bas ou en Belgique et seulement en 1944 en France pour ne donner que quelques exemples.
Aujourd’hui nous récoltons les fruits de leur ténacité et cette journée du 8 mars nous permet chaque année de faire le bilan de nos victoires, mais aussi des combats qui nous restent à mener. Oui car, bien que la situation des femmes se soit nettement améliorée (par exemple les écarts en termes d’accès à l’éducation se réduisent) il reste encore des inégalités non négligeables dans bien des domaines entre les hommes et les femmes. En effet selon l’Observatoire des Inégalités, à travail égal pour un salaire à temps plein les hommes percevraient un salaire en moyenne supérieur de 22,8% à celui des femmes !
Une commémoration d’une journée des droits des femmes a-t-elle un sens en Afrique?
Dans la mesure où il s’agit d’une journée internationale officialisée par l’ONU elle est donc « supposée » être reconnue par tous les pays membres de l’organisation. Seulement, la commémoration de celle-ci n’est encore que très peu répandue sur le continent. Même, au Soudan, les manifestations sont chaque année interdites par les autorités.Les inégalités hommes-femmes sont encore très présentes en Afrique. L’accès à l’éducation et la pauvreté qui restent encore des problèmes majeurs, touchent principalement les femmes. Cependant des mesures sont prises depuis des décennies afin de réduire les écarts et le continent connait des avancées majeures en termes de parité hommes-femmes. C’est le cas par exemple sur la scène politique où un quota a été instauré et, en 2015, les femmes constituaient en moyenne 22% des parlements Africains, Mieux encore, le Rwanda se classe au premier rang mondial en termes de parité au Parlement, comptant 64 % de femmes (Source Le Monde)! De plus, à l’initiative d’Aoua Keita, militante féministe malienne, une journée internationale de la femme africaine a été créée en 1962, et promulguée par l’ONU et l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) le 31 juillet 1963. Cette journée a pour vocation de renforcer les débats autour des droits des femmes en Afrique et de mettre en place des actions afin de réduire les inégalités.
D’un point de vue culturel les femmes ont toujours eu une place très importante au sein des sociétés africaines contrairement aux sociétés occidentales. Elles ont de tout temps joué un rôle prépondérant sur le plan économique et sociétal. Dans nos sociétés africaines traditionnelles, elles sont très présentes dans l’artisanat, le commerce et le secteur agricole et sont à la fois le fondement et le moteur de la sphère familiale et sociale. On parle de société « matriarcale » de l’Afrique noire.
Crédit photo: Henry Brandt
Le féminisme est universel car les droits des femmes parlent aux femmes du monde entier. Bien que les traditions, les us et coutumes des sociétés occidentales et africaines soient différents, les femmes ont de tout temps étaient confrontées à des inégalités dont il fallait prouver l’injustice et l’absence de fondement.
Il est donc important de ne pas oublier les combats que les femmes mènent à travers le monde afin que les injustices dont nos sociétés peuvent encore faire preuve disparaissent enfin. Si cette journée est nécessaire afin de le rappeler à ceux qui n’y pensent pas au quotidien, qu’il en soit ainsi …
Sessy K.
Excellent billet et très belle approche. Moi de mon côté pour la journée internationale des droits de la femme, j’ai choisi de remercier tous les hommes de ma vie qui m’ont aidé à être une femme de caractère, fière, indépendante et surtout aimante.
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Merci Rima ! le féminisme n’a pas de sexe, c’est un combat d’Homme. I l est bon d’être reconnaissante d’en avoir autour de nous qui savent nous valoriser 🙂
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